Olympisme,
une histoire du monde
Des premiers Jeux Olympiques d’Athènes
aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024
Editions La Martinière ; 600 pages ; 65 €
Le bandeau autour de ce très beau livre parle de lui-même : « 130 ans d’histoire et de sport ». En 600 pages magnifiques Yvan Gastaud, historien niçois de renom, et six autres historiens à la baguette d’un véritable orchestre d’une trentaine de chercheurs balaient plus d’un siècle passé autant au rythme des événements politiques qui ont bouleversé la planète qu’aux performances sportives. « Il nous a fallu trois ans d’un travail collectif pour parvenir à réaliser cet ouvrage, rembobine le sympathique et talentueux Yvan Gastaud. Le propos est de raconter les évolutions sociétales à travers les olympiades ». Alors, tous les bouleversements, les problématiques qui ont pesé sur la géopolitique, notamment à travers le prisme des minorités, sont évoqués. « On traverse le fascisme, le totalitarisme, la guerre froide, l’apartheid. Les conflits, aussi. On se souvient, par exemple, du boycott des Etats-Unis lors des Jeux de Moscou, une sanction à l’invasion de l’Afghanistan. Le sport devient alors un moyen de pression, un enjeu. Dans ces moments-là, les politiques s’invitent souvent à la table sportive en général, celle des JO en particulier ».
Et les minorités, quant à elles, se distinguent souvent lors des Olympiades. Elles se lèvent, se soulèvent.
Des champions qui se soulèvent
Ainsi, il y aura certainement une pointe de nostalgie mais aussi de fierté pour les personnes concernées lorsque le lecteur croisera la route de Boughera El Ouafi, « vainqueur du marathon de 1928 à Amsterdam. Le premier athlète africain indigène à gagner une médaille olympique. Né en Algérie, vedette honorée par la France ».
Citons également Abebe Bikila, « vainqueur éthiopien aux JO de Rome alors que son pays était une colonie italienne ». Sans oublier, bien évidemment, l’Ethiopienne de couleur Derartu Tutu et la sud-africaine blanche Elena Meyer, respectivement première et deuxième du 10 000 mètres des JO de Barcelone en 92, « qui effectuent le tour d’honneur enlacées dans leurs drapeaux, un symbole de fin d’apartheid ». Enfin, Cathy Freeman,
« vainqueur aborigène du 400 mètres à domicile, à Sydney, qui brandira les étendards aux couleurs de ses deux origines ».
Et comment ne pas évoquer Jean Bouin, qui a donné son nom à la piscine de Nice, « tué au front en 1914, alors qu’il avait remporté l’argent deux ans plus tôt sur 5 000 mètres », et Henri Deglane, « formidable lutteur qui a vécu à Nice et fut président du Lutte Club de Nice. A sa mort, en 1975, le challenge Deglane a été créé ».
On a envie de poursuivre cette longue liste. Mais, pour cela, il faudra feuilleter ce beau livre créé comme catalogue de l’exposition sur les JO au Musée national de l’histoire de l’immigration, Porte Dorée à Paris, sous l’égide de la Banque Populaire. Mais il est disponible, bien sûr, dans les meilleures librairies.