La rengaine de Grand Corps Malade martèle le crâne des sportifs. « No brain, no gain ». Le mental, c’est 70% de la performance, avance l’INSEE. Rien de moins ! Confiance, gestion des émotions, de l’imprévu... Ces à-côtés peuvent mettre à sac un programme planifié au quart de millimètre. Ou, a contrario, permettre de glaner quelques dixièmes de points ou de secondes.
Le public a longtemps vénéré les « costauds ». Ceux qui emportent toujours la mise dans le match psychologique. Ceux prêts à se jeter dans le vide, à grimper à bout de doigts des falaises plus lisses que le visage de Jenifer Aniston après son dernier lifting, ceux partis gravir des montagnes par-delà la terrifiante zone de la mort...
Mais l’actualité présente désormais, aussi, le revers de la médaille. Des athlètes brisés par cette vie émotionnellement trop intense. Des athlètes qui ne se cachent plus pour souffrir. Qui craquent après un échec ou se sentent envahis d’un grand vide après le trop plein d’une compétition. La dépression n’est plus taboue. Elle n’est plus aveu de faiblesse.
Cet incessant ascenseur émotionnel renforce encore l’admiration que l’on voue à ces champions. Ce numéro de votre magazine fait la part belle à ces Héros sous pression. Que ce soit le descendeur VTT, Loïc Bruni, rider funambule, que ce soit le gymnaste Samir Aït Said, modèle de résilience, ou encore Philippe Croizon qui fait de l’humour et du sport ses
meilleures armes pour pleinement vivre son handicap. Et bien d’autres histoires sportives à croquer sans modération.
Thierry SUIRE