
Par Thierry SUIRE
Into the wild
Il est des mots au destin de héros. Qui ont une vie de hauts et de bas. Des mots qui font voyager, transpirer, frissonner. Des mots qui imposent le respect. « Sauvage » est de ceux-là. Longtemps voué aux gémonies. Synonyme de brutalité, de barbarie. Avant un merveilleux retour en grâce. Il est désormais associé à l’idée d’une nature sincère et vigoureuse.
Une nature qui fascine, qui attire. Vers laquelle s’échappent tous les Robinson modernes.
Ces sportifs et aventuriers dont on aime, dans ces pages, livrer quelques-unes de leurs épopées « into the wild ». C’est cette beauté pure que cherche à capter le photographe animalier Olivier Anrigo. Pour mieux en souligner la fragilité. C’est cette nature sauvage qu’ont embrassée jours et nuits les héros du Vendée Globe, comme le retracent pour nous les skippers Yoann Richomme et Benjamin Ferré. Le sauvage devient le pur, l’authentique, le beau dans un pied de nez à son histoire intime. S’affiche même sur les flocons de parfum.
Le sauvage ne sent plus le soufre. Il respire le vrai et l’intense. Mais ce beau, cet intense ne sont pas réservés à la seule nature sauvage. Ils jaillissent aussi des pages du livre La ruée vers l’or sous le trait de l’artiste niçois Ernest Pignon-Ernest (qui accompagne les textes du journaliste Pierre-Louis Basse). A la pierre noire, le maître de l’art urbain trace les lignes des corps qui s’élèvent ou filent au vent. Avec élégance et pureté. Des instantanés de sport d’une sauvage beauté.